Une étude montre une croissance réjouissante - Fondation Pro Gypaète

Mardi, 11.02.2025
Une nouvelle étude montre que la population de gypaètes barbus dans les Alpes va doubler au cours des dix prochaines années. Mais il suffirait de quelques décès supplémentaires par an pour que la population diminue à nouveau. C'est pourquoi nous devons empêcher les collisions, les empoisonnements, les tirs et les dérangements. En outre, nous devrions continuer à atténuer les risques liés à la faible diversité génétique actuelle de la population de gypaètes barbus.
En collaboration avec la Station ornithologique suisse et le département Conservation Biology de l'Université de Berne, nous avons mené une étude afin de mieux comprendre la démographie du gypaète barbu dans les Alpes. Ce qui est particulièrement réjouissant, c'est que notre étude montre que, dans les conditions actuelles, nous pouvons nous attendre à un doublement de la population d'ici dix ans.
Cette augmentation est toutefois loin d'être assurée : il suffit de neuf décès supplémentaires par an pour que la population diminue à nouveau. C'est pourquoi il est particulièrement important d'éliminer les causes potentielles de mortalité. Il s'agit notamment des collisions avec des lignes électriques et des éoliennes, des empoisonnements, des tirs illégaux et des perturbations sur le site de nidification.
Le projet de réintroduction mené depuis 1986 a permis d'établir une population de gypaètes barbus qui se maintient, avec un succès de reproduction élevé et une forte probabilité de survie. Aujourd'hui, environ 350 gypaètes vivent à nouveau dans les Alpes.
L'évolution démographique positive de la population de gypaètes barbus dans les Alpes est contrebalancée par une faible diversité génétique au sein de la population. Cette situation entraîne un risque de problèmes de consanguinité. Pour y remédier, nous réintroduisons en Suisse des oiseaux issus d'un programme d'élevage international. Cela permet d'introduire de nouvelles lignées génétiques dans la population.
Les Alpes suisses offrent des conditions idéales pour cette mesure. L'étude actuelle le prouve également. Les taux de survie et le succès de reproduction des gypaètes barbus en Suisse et dans les régions alpines voisines sont en effet nettement plus élevés que dans les régions périphériques de l'arc alpin.